Découvrez mon parcours
Un parcours dédié à la musique et à l’enseignement.
01
Le début d’une aventure musicale
Ce sont bien des rencontres souvent inattendues qui ont été à l’origine de choix, de perspectives nouvelles et de découvertes fructueuses. En remontant loin dans le passé, c’est déjà la rencontre de l’enfant que j’étais alors avec ces merveilleux interprètes écoutés encore et encore grâce à la discothèque paternelle richement fournie à l’invitation de l’un de mes frères. De tous ceux-là, un nom particulièrement m’est resté : celui d’Edwin Fischer jouant les concertos de Mozart… Bien plus tard je découvrirai son livre, « considérations sur la musique » et je retrouverai cette citation inscrite au dos d’une pochette de disques : il faut purifier jusqu’à la bouchée que l’on porte aux lèvres.
Si vraiment, tout se joue dans les premières années alors cette période fut déterminante. En remontant encore plus loin, souvenirs enfouis dans une mémoire secrète, c’est le timbre de la voix de ma mère qui chantait ces berceuses avec une telle justesse.
Puis, à tout naturellement ce seront les rencontres régulières avec l’improvisation sur le piano à queue du salon de notre maison, obéissant à des impulsions soudaines comme une source qui se met à couler puis s’arrête. Elles m’ont accompagné fidèlement jusqu’à aujourd’hui se nourrissant de mon vécu et de tout ce que j’ai reçu.
02
Parcours riche de rencontres
Rencontre à l’âge de 18 ans avec Jérôme Andrew danseur étoile et chorégraphe, disciple de Martha Graham qui me fit découvrir la danse contemporaine durant plusieurs années avec une pratique de plus en plus intensive. Découverte à cette époque de la musique Karnatique de l’Inde du sud ouvrant vers un autre univers sonore et qui me tourne vers les musiques du monde puis la musique contemporaine. Ce sera alors la décision soudaine, à 24 ans, difficile à expliquer de laisser les études de philosophie afin de me consacrer entièrement à l’apprentissage de la musique.
Rencontre avec les écoles de piano issues des pays de l’est de l’Europe : tout d’abord avec la première professeur, hongroise, puis Éléonora Josiovitch, professeur à Moscou et Leningrad avec qui je travaille au gré des stages qu’elle anime en France et en Allemagne. Elle me transmettra la rigueur et une exigence nouvelle ainsi qu’une approche du toucher qui a été le commencement d’un long cheminement.
Enfin la rencontre avec Marian Ribicky, venu de Varsovie, qui deviendra professeur à l’école normale de musique de Paris. Par la suite ce sera la rencontre avec Monique Deschaussée, grande pédagogue, qui nous a quittée récemment. À l’école normale justement c’est la rencontre avec Narcis Bonet compositeur catalan qui anime la classe d’analyse musicale et à qui j’aurai la joie plus tard de commander une oeuvre, devenu à ce moment-là directeur d’un établissement en plein développement.
Rencontre déterminante avec Maurice Martenot puis avec sa soeur Ginette pour l’enseignement de l’écriture, qui m’a ouvert la route vers une démarche pédagogique entièrement renouvelée. Grâce à eux, s’est ancré définitivement en moi la nécessité de construire à tous les stades de l’apprentissage, les fondamentaux d’une bonne pratique musicale par l’acquisition et le développement de l’audition intérieure et du sens rythmique appuyé sur le corps, trop souvent négligés dans l’enseignement traditionnel.
Ce sera ensuite la rencontre avec Philippe Caillard dans sa classe de direction de choeur durant trois années également fécondes. Cela m’a tout naturellement conduit à diriger diverses formations vocales puis des ensembles aux effectifs plus réduits avec une exigence accrue quant au niveau et l’engagement des participants. J’aurai ainsi la chance de pouvoir composer pour l’un d’entre eux une pièce polyphonique sur un texte latin.
03
Début de la Pédagogie Globale
Tout en poursuivant mes activités de musicien, je souhaite évoquer maintenant la rencontre avec Jacques de Maistre, président du syndicat intercommunal du Vexin, qui m’encourage à tenter la même aventure dans le sud de l’Essonne la où j’habite. J’étais alors coordinateur de cours de musique pour une association seine et marnaise. Une expérience de 15 années intenses et passionnantes va suivre durant lesquelles seront créés les syndicats intercommunaux des deux vallées et le conservatoire de musique et de danse du même nom qui sera suivi un peu plus tard en Seine-et-Marne cette fois à l’instigation de la Drac Ile-de-France, de la mise en place du syndicat et du conservatoire Couperin. Ces deux établissements recevront l’agrément du ministère des affaires culturelles.
Grâce au dynamisme des équipes pédagogiques et à leur engagement, des initiatives innovantes seront testées puis mis en place de manière pérenne afin, par exemple, de favoriser l’autonomie et la prise d’initiative des élèves, ainsi que le décloisonnement des différentes activités et la pratique régulière de stage durant les périodes de vacances scolaires. Plus tard, ayant pris le poste de directeur adjoint puis de directeur pédagogique à l’école nationale de musique et de danses d’Évry, ce sera une nouvelle rencontre également déterminante avec l’ARIAM Ile-de-France (association à caractère régional chargée de la formation des professeurs) et toute son équipe. J’y travaillerai comme attaché en pédagogie fondamentale et j’aurai par là même l’opportunité d’organiser et d’animer des stages sur des thématiques variées dans le cadre de la formation continue des professeurs de conservatoire.
Durant une petite dizaine d’années des partenariats se développeront avec des chercheurs en sciences cognitives et psychologie du développement de l’enfant : je citerai en particulier Emmanuel Bigand, Bernard le Chevallier, Jean-Pierre Thibault, Michel Desmurget etc. Des questions relatives à l’enseignement musical seront abordées avec eux de manière tout à fait neuve grâce à leur approche et leur collaboration effective. Citons par exemple la mémoire musicale, l’imitation, les apprentissages moteurs, le cerveau musicien, etc j’aurai l’occasion de revenir en détail sur certaines de ces questions que j’ai eu l’occasion d’expérimenter concrètement depuis quelques années avec des élèves de tous niveaux.
Enfin, je terminerai ce parcours en évoquant une rencontre particulière avec le mystère profond de la musique à l’occasion de ce concert à jamais inscrit dans ma mémoire donné il y a déjà quelques années dans une grange durant le festival de Meslay en Touraine : les dernières notes de l’art de la fugue ont été reçues par l’auditoire dans un silence d’une densité extraordinaire, qu’aucun applaudissement n’est venu rompre. Ce qui était là, présent, se passait hors du temps dans une autre dimension, en communion avec tous les participants. Cela me conduira, bien des années plus tard, à donner ces soirées sur le mystère de la musique à l’école normale supérieure de la rue d’ULM à Paris.
Mais quels que soient les différents postes que j’ai été amené à occuper, j’ai toujours été attentif à ce qu’une part importante de mes activités soit tournée concrètement vers l’enseignement, que ce soit avec de jeunes élèves, des étudiants en formation professionnelle ou des enseignants qualifiés. Cette expérience de plus en plus diversifiée au fil des années, m’a conduit tout naturellement à une approche plurielle de l’enseignement que j’ai nommé la pédagogie globale.

